Écrit par Djizeuss, le 24 Juin 2006
Skies of Arcadia : « Le meilleur RPG de la Dreamcast ! », sans doute.
Skies of Arcadia : « Le meilleur RPG du monde toutes consoles confondues ! » certains le pensent.
Skies of Arcadia : « Le meilleur RPG « mou » du monde !» … oui on l’a lu.
Tout joueur de plus de 12 ans a sans doute un jour entendu parler de Skies of Arcadia. Alors que dire, qu’écrire de plus sur ce jeu ?
… Bah oui, mais c’est que j’ai un test à faire moi !
C’est dans les vieux poncifs …
Je vous fais le pitch :
Des gamins naviguant à bord de bateaux volants, luttent contre un sombre empire aux ambitions hégémonique dans la quête de 6 cristaux magiques ; cristaux capables de détruire le monde s’ils venaient à tomber entre de mauvaises mains …
Là le fan de RPG en Général et de Final Fantasy en particulier se dit qu’en effet plus original c’est pas possible. Ou alors remplacer les cristaux par des esprits élémentaires ou un truc du genre, mais non ! Là ce serait trop original.
De même les personnages rompent avec la pure tradition du RPG Japonais, et l’on citera par exemple et par ordre d’apparition : le gentil héros un peu fade, idéaliste et tout juste sorti de l’adolescence, la brute mutique qui cache une blessure secrète, la jeune fille réservée spécialiste des magies de soin, etc … et dans le rôle du méchant un vilain albinos tout droit sorti de son Contrat Première Embauche chez SquareSoft.
Je suis mauvaises langue ? Je vous l’accorde, et si l’on cherche de l’originalité dans Skies on en trouve. Par exemple tournons nous vers le bestiaire ennemi : plutôt que de vous fritter avec d’affreux monstres ou de vilains soldats (trop classique), Skies vous propose (quelle bonne idée) de latter des poissons rouges et des marmottes ! Trop classe !!/p>
… qu’on fait les meilleurs RPG !
Voilà une entrée en matière un peu brutale mais nécessaire, car ce n’est pas avec des discours de fanboy borné qu’on peut réellement convaincre de la qualité d’un jeu.
Et passées ces réserves, qui ne sont en fait qu’un prétexte à distiller un peu d’humour dans ce test, il faut s’y résoudre : Skies n’a que des qualités. Et non les combats ne sont pas chiants et vous êtes gentils vous attendez le paragraphe suivant pour ça !
Car Skies n’est finalement pas un bête RPG stéréotypé mais plutôt un RPG « classique », ou dirait-on aujourd’hui « old school ». Tous les éléments d’un bon RPG à l’ancienne sont ici représentés et liés par le charme d’un univers enchanteur.
Scénario éprouvé (certes), musiques inspirées (qui ne sont pas sans évoquer les meilleures partitions du premier Grandia), durée de vie colossale, design réussi des boss, et personnages finalement attachants. Le tout rassemblé au sein d’un monde cohérent et merveilleusement dépaysant.
Et si Skies s’empare avec talent des armes du RPG classique, il méprise superbement les attributs de ses contemporains. Pas question ici de bla-bla psycho-crétin, de scripts lourds et omniprésents qui casseraient la fluidité et le liberté du jeu, ou de réalisation tape à l’œil.
Juste une 3D propre qui ne saurait vieillir tant elle est esthétiquement aboutie, des cut-scenes bluffantes d’efficacité et de simplicité, et une camera suivant le héros à hauteur d’épaule pour mieux nous immerger dans le monde magique d’Arcadia.
Souvent naïf mais jamais niais.
Combats nerveux et caca mou (à moins que ce ne soit l’inverse)
Alors là je dis non ! Je m’élève, je proteste et si vous le voulez bien j’argumente.
On a souvent opposé le système de combat de Skies à celui de Grandia 2, son challenger direct au titre de meilleur RPG de la Dreamcast. Et le verdict est systématiquement celui-ci : Skies est mou alors que Grandia à la pêche. Je vous renvoie à mon test de Grandia 2 pour y lire tout le mal que je pense de son système de combat et je répond : Grandia est chiant alors que Skies est passionnant.
Je vous l’accorde, les premier combats se résument à un laborieux –attaque- -protection- -soin- et 10 minutes pour se défaire d’une méduse ou d’un mulot c’est long. Mais très vite, grace à l’acquisition de différents sorts et attaques les combats deviennent plus tactiques et plus rapides, d’autant que l’on peut ici zapper les animations accompagnant les coups spéciaux.
Non, messieurs les bourrins, les pouvoirs et items acquis ne sont pas offerts au joueur par hasard. Skies est sans doute trop facile et le premier bas-du-front venu aura tôt fait d’attaquer bêtement et de s’ennuyer après 30 minutes et 20 tours de jeu perdus contre un boss. Alors qu’une utilisation judicieuse et réfléchie des capacités des personnages permet par exemple de régler le sort de la pluspart des boss en 2 ou 3 tours de jeu (et sans leveling hein). Les combats misent ici sur un profond sens de l’anticipation et c’est dans cet esprit que se trouve justifié l’archaïque système de tour par tour. A l’heure où les RPG s’évertuent à mettre au point des affrontement dignes d’un beat-them-all frénétique voilà un jeu qui ne trahit pas ses racines et invite sans complexes le joueur à utiliser son cerveau.
The name is Boy … FanBoy !
Et pour les novices égarés ici en quête d’arguments décisifs et doutant encore du nécessaire investissement que représente Skies of Arcadia, je citerai encore et en vrac : son ambiance unique entre Indiana Jones, Albator et les Cités d’Or, les phases de combat naval, la création de la base, la gestion de l’équipage, …
… et le souvenir ému de ma première partie.
Cado Bonux
Le cas « Skies of Arcadia - Legend »
C’est sous ce titre que le jeu fut porté sur Game Cube dans une version à peine différente de son homologue Dreamcast. A peine, oui mais … voici un récapitulatif des particularités du jeu Game Cube.
Différences techniques :
Les héros gagnent une dizaine de polygones chacun, un détail, mais toujours bon à prendre.
Les chargements sont considérablement réduits.
Les musiques crachent, saturent, etc … un massacre !
Les textures pixelisent méchamment (plus que sur Dream en VGA).
Les éclairages contrastés qui offraient tout son volume à la version DC ont disparu.
Certaines animations d’arrière plan sont passées à la trappe (par exemple dès le premier combat les voiles du bateau désormais fixes).
Autres :
-
Ajout d’une demi-douzaine de combats supplémentaires.
Certes ces combats sont intéressants par le challenge qu’ils représentent mais ils s’accompagnent malheureusement de cut-scenes qui contribuent à diluer le scénario principal et le noient dans des summums de niaiserie sur lesquels surfait l’original sans y tomber. -
Augmentation conséquente du nombre d’XP gagnés.
Comme je l’écrivait plus haut Skies Dreamcast souffrait d’une certaine facilité qui n’encourageait pas à explorer toute la richesse de son système de combat. Cette explosion des XP arrive donc à point nommé pour définitivement flinguer l’intérêt tactique des combats.
Bref si vous pouvez choisir entre les versions DC et GC privilégiez la première, et en US (ou Japonais si vous maîtrisez la langue) vous pourrez en plus profiter du 60 Hz et du VGA.
SKIES OF ARCADIA | ||||
EDITEUR : | Sega | NB DE JOUEURS : | 1 | |
DEVELOPPEUR : | Overworks | BLOCS VMU : | 27 | |
ANNEE : | 2000 | GENRE : | RPG | |
Version PAL non compatible VGA |