Écrit par Djizeuss, le 21 Septembre 2006
Faizez des bébés !
Bienvenu dans le monde merveilleux des Furs !
Mais qu’est ce qu’un Fur me direz-vous ?
Et bien le Fur est comme son nom l’indique un animal à fourrure … ou pas … puisqu’on peut croiser chez les Furs des pingouins ou autres dragons dépourvus de pelage. Non le vrai trait caractéristique du Fur est sa capacité à se reproduire de façon totalement incontrôlée, toute tentative de sensibilisation du Fur aux techniques de contraception semblant vouée à l’échec.
Ainsi les Furs et leur progéniture vivent-ils paisiblement à l’écart du monde jusqu’à ce jour funeste où l’infâââme chat Vigo (qui ressemble à tout sauf à un chat) lance un raid sur leur île afin de kidnapper l’intégralité des bébés Fur !!
Alors, tel un Solid Snake arraché à sa retraite canadienne, le gentil Fur va révéler sa vraie nature ! Fur oui ! Mais Fur « Fighter » !!!
Voilà qui annonce un cocktail d’humour et d’action a priori séduisant … mais….
O.V.N.I : Objet Vidéo Numérique Indéfini
OVNI car le premier contact avec l’objet « Fur Fighters » est plutôt … déconcertant !
Les premiers pas se traduisent par une suite de déceptions semblant promettre ce GD rom à un grand avenir dans la confection de dessous de verre high-tech, shurikens artisanaux, ou autres merveilles de bricolage dignes d’un cadeau de fête des mères.
D’abord déception technique face aux textures grossières, à la 3D datée et à la rigidité de l’animation d’un titre Dreamcast peinant à rivaliser avec les productions Rare régnant alors sur Nintendo 64.
Ensuite véritable douche froide lorsque le joueur se risque à empoigner le pad ! Car le maniement de votre fighter à fourrure se fait bizarrement à la façon d’un classique FPS avec gestion in(ter)dépendante du héros et du réticule de visée.
Un choix déroutant pour un titre a priori accès plateforme comme semble le suggérer le niveau tutorial. Tutorial en forme de chemin de croix fait de couloirs exigus, sauts approximatifs et autres bugs de camera ! Définitivement éprouvant et susceptible de faire renoncer plus d’un joueur.
A ce stade rien ne séduit vraiment dans ce titre, au contraire … mais…
La vérité est ailleurs…
Curieux et fouineur de nature l’homme est un animal obstiné, et, malgré sa déception, celui-ci ne saura résister à la tentation de s’aventurer plus avant dans cet univers pourtant hostile et sévèrement attentatoire au bon fonctionnement de son système nerveux.
C’est alors que lui sera révélée la véritable nature du Fur Fighting Spirit !
Car sitôt débarqué dans le premier niveau le joueur découvre un tout autre titre !
Enfin le monde des Furs prend vie ! Dans des environnements vastes et ouverts surgissent les premiers ennemis et soudain le maniement si particulier de nos peluches de combat semble plus souple, intuitif, et le choix des développeurs finalement parfaitement justifié. J’ai pas dit « optimal » ou « parfait » hein, j’ai dit « justifié » !
Les graphismes se font également plus fins et détaillés tandis que le level design n’en finit pas d’étonner. Tout ceci n’est pas particulièrement « beau », mais le souci du détail et la variété des lieux traversés force le respect.
Le simple exercice d’exploration est un enchantement, et le joueur découvrant ces environnements est généralement sujet au syndrome du petit enfant lâché dans un parc d’attraction et ne sachant vers quel manège se précipiter.
Ainsi se distinguent par exemple : le niveau du musée, aux murs chargés de références artistico-rigolotes, la maison de la famille Dino, immense terrain de jeu digne d’un Toy Commander (en plus intense), etc…
Le joueur persévérant est enfin récompensé et tout le potentiel ludique de Fur Fighters lui est désormais accessible … mais…
…Et la perfection n’est pas de ce monde
Car au-delà du réel enthousiasme qu’il peut susciter, ce titre conserve un aspect bancal et inabouti des plus frustrant.
Ainsi le jeu peut se vanter de proposer au sein d’un même univers des gameplay extrêmement variés, mais sa maniabilité ne se prête pas au mieux à tous ces aspects et les phases de pure plateforme notamment ne manqueront pas d’engendrer quelques pertes massives de neurones chez les moins zen de nos apprentis fighters.
Ca c’était pour l’aspect « bancal », le côté « inabouti » se traduisant par un nombre conséquent de scripts buggés faisant systématiquement planter le jeu ! Et si ces bugs (capables de bousiller définitivement une sauvegarde) se rencontrent surtout sur les versions backup du jeu ils ne sont pas absents des versions originales GD rom.
A croire que ce jeu, qui a manifestement été l’objet de toute sorte d’attentions, n’a cependant pas été sérieusement testé !!
Fur Fighters are my kind of people !
Voilà donc un titre largement handicapé par des défauts qui refroidiront les ardeurs des joueurs les moins motivés. En revanche, si vous aimez l’odeur de peluche grillée et avez été frustré par l’absence d’un mode solo sur Quake III, laissez-vous donc tenter par une petite escapade chez nos amis les Furs !
Pas question ici de sauver l’Amérique, la galaxie, ou une princesse rose bonbon, juste des bébés pluches à délivrer à grand coup de bazooka dans la tête à gros Nounours !
Une certaine vision du bonheur…
Fur Fighters | ||||
EDITEUR : | Bizzare Creation |
NB DE JOUEURS : | 4 | |
DEVELOPPEUR : | Acclaim | BLOCS VMU : | ? | |
ANNEE : | 2000 | GENRE : | FPS | |